Indécise
Je n’arrive pas à me décider.
Il y a ce jour où, Prince Bougon et moi, on a emmené Frérot
et Belle-Soeurette sur notre « plage secrète ». Quarante minutes de
marche dans les dunes et les bois, le soleil qui brûle les épaules, le sable
qui brûle les pieds, la lumière qui brûle les yeux, puis la plage, immense,
vide, rien qu’à nous. L’eau fraiche, les vagues qui nous secouent tout entier,
les rires, les jeux, le calme, les mouettes. Il y a ce jour-là.
Il y a aussi cette nuit avec ce type que j’admirais tant, qui était si
mystérieux, si drôle, si étonnant, bizarre et fou. Ces yeux bleus qui riaient,
le bruit, les lumières, la musique.
Il y a ce jour avec Ange quand on a cherché le château à Nantes pour y
retrouver un autre copain. On a tourné, viré, fait demi-tour, suivi la voiture
de devant en désespoir de cause, son conducteur ayant « l’air de savoir où
il va », on est même sorti de Nantes pour y revenir... On a dû passer
devant le château sans le voir au moins 5 ou 6 fois. Qui connait Nantes et son
château comprendra le ridicule de la situation et à quel point on n’était pas
doué. Je me souviens de la date, c’est facile : le 10 septembre 2001.
Il y a cette journée passée à Paris avec Prince Bougon, aller-retour dans la
journée en janvier 2008. Il faisait très très froid mais très très beau. On a
visité le Louvre plutôt que le musée d’Orsay où il y avait vraiment trop de
monde qui attendait. On a vu Notre-Dame, le jardin du Luxembourg, on a marché
sur les quais et dans la ville toute la journée. On a presque traversé Paris à
pied. C’était si beau et il faisait si beau, ça aurait été gâcher de prendre le
métro.
Et il y a cet autre jour en juillet 2008. Versailles et son jardin. Il faisait
très très chaud et Prince Bougon et moi on a profité d’un petit coin de verdure
pour piquer un royal roupillon.
Et ces vendredis soirs à Limoges, que je passais l’œil sur ma montre à attendre
17h10 et la débauche pour retrouver Prince Bougon qui venait de faire les 300km
qui nous séparaient la semaine. Ballade en ville, passage à la bibliothèque
multimédia où on louait un dvd, restau parfois, soirée en amoureux.
Et ces dimanches où, quand j’étais petite, mes parents invitaient leurs
meilleurs amis à « manger à la cafette ». C’était notre phrase
magique. Ces amis avaient 4 enfants, et parmis eux celle que j’aurai voulu avoir
pour sœur. Ce jour où, voulant me faire peur à ma sortie des toilettes, elle
avait terrorisé d’un grand « BOU ! » la dame qui avait fini de
se laver les mains avant moi. On en rigolerait encore, si on avait gardé le
contact...
Et tous ces jours de ballade avec Prince Bougon et Crapaud, surtout l’automne.
Et tous ces soirs en famille…
Ouais. Ben il va devoir arriver en avance mon assassin, parce que je ne parviens pas à me décider pour le jour de ma vie que j’aimerai revivre. Alors, une petite heure d’avance sur l’horaire ?