Z’auriez pas une femme forte ?
Je suis fière de moi. Aujourd’hui situation désespérée, soutien inespéré… Mon service se voyait attaqué de toute part, et premier miracle, je l’ai très bien défendu. Deuxième miracle, j’ai eu le soutien de M. le Maire…
Dès le début de la réunion j’ai compris que ça allait être ma fête. Ou plutôt, la fête à mon service, mais c’est du pareil au même. J’ai aussi compris que j’allais devoir attendre une petit heure avant que ne commence la mise en pièce, et que si je ne me concentrais pas toute suite la pression allait monter et je serais incapable d’y répondre calmement, je me connais. J’ai souvent du mal dans ce genre de confrontation directe.
Alors pendant cette heure, j’ai bien écouté, j’ai crayonné des petits bonhommes d’humeur variable sur ma feuille, des bonhommes heureux, des diaboliques, des très en colères et des incompris… Je suis resté souriante... J’ai remarqué que sourire, rien que ça, rien que cette petite chose, ça calme, ça dédramatise. J'ai attendu... Et pour finir de me donner du courage, j’ai voulu repenser à plein de femmes fortes qui ne se laissent pas démonter par les critiques, elles. Contrairement à moi je veux dire.
Et c'est là que deux images se sont imposées, impossible d'en trouver d'autres. Ne me sont venu qu’Elisabeth Badinter et… la maman de Malcom… Bah oui… dans le feu de l’action et dans mon cerveau embrumé... Dans l’urgence j’ai fait avec. Chacun ses références. Le principal est que :
Ca a marché.
Pendant l’attaque, j’ai respiré tranquillement, je me suis concentrée sur mes bonhommes et un bel arbre tout en courbe, j’ai repensé à Elisabeth Badinter au Grand Journal, qui écoutait toutes les attaques les yeux baissés pour mieux se concentrer et qui répondait ensuite avec un calme et une maitrise impressionnante, et j’ai repensé à Lois, mère de Malcom, capable d’être détachée et déterminée face aux critiques et aux monumentales bêtises de ces 4, puis 5 fils.
Je n’ai pas bafouillée, je n’ai pas rougi, je ne me suis pas énervée ni rebiffée comme si on venait de m’accuser personnellement, je n’ai pas levé le ton, mes mains n’ont pas tremblé. J’ai expliqué calmement, les arguments me sont venus dans le bon ordre, les réponses aussi, et c’est la personne en face qui a craqué à grand coup de mauvaise foi.
Et j’ai eu le soutien de M. le Maire. Comme d’habitude, je devrais dire. Sur ce coup je n’y croyais pas, comme d’habitude, et il m’a encore surpris, et aidée, comme d'habitude, mettant un point final à la mauvaise foi. Il fait ça tout le temps. Les gens vont finir par croire à des choses... De là à lancer des rumeurs embarrassantes, il n’y a qu’un pas.
Mais après tout j'avais raison.
Et tant pis. Je suis fière de moi, je suis reconnaissante à M. le Maire, Crapaud n’est plus fiévreux et j’ai ressortie mes ballerines de beau temps, la vie est belle aujourd'hui.
Je remercie donc Elisabeth Badinter et Loïs, pour leur arrivée impromptue dans ma tête. A croire que chacune à leur manière, chacune dans leur style (qu’on ne peut pas faire plus différent), elles représentent un idéal de femme forte dans mon inconscient.
Elisabeth Badinter, grande intellectuelle française qui a marqué son temps et qui œuvre depuis des années pour l’avancée du féminisme et l’égalité des sexes, je peux comprendre...
Mais Lois, personnage fictif de mère de famille déjantée et autoritaire… ???
... Un peu d’humour, un grain de folie, une dose d’hystérie ?
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