Vues d’ici
Depuis quelques semaines je regarde mon coin de ciel noir le soir avant d’aller au lit, par la fenêtre de la cuisine. Je vois un bout de grand‘place, le café « Le Commerce », les arbres qui caressent les nuages, la lumière de la ville sur les cheminées, les toits sombres qui servent de cachette aux pigeons… Une caresse à Chat, un dernier regard sur Crapaud, et au lit.
Ca me détend ce coin de ciel sur les toits avant de dormir… Un peu comme la prière que je faisais, enfant, sous la chapelle des draps.
Et ça marche ! Je m’endors comme on tombe dans les pommes, les points bien fermés, à l’abri sous les couvertures encore épaisses, je ne pense même pas à la cheminée en équilibre précaire au-dessus de ma tête, aux soucis avec Dir. Trouduc, à Chat qui m’inquiète un peu, aux problèmes dans l'appartement... Tout ça semble s’être envolé dans le ciel sombre…
Le grand noir.
Et des rêves un peu débiles aussi.
Et Prince Bougon qui râle de me retrouver bras et jambes en croix, indélogeable, en plein milieu du lit quand vient son tour – d’essayer – de se coucher.
On ne peut pas tout avoir.
Mes nuits sont belles, j’en profite et je m’étale.