2 potes
Ce week-end alors que nous nous baladions, Prince Bougon, Crapaud et moi, nous sommes passés à côté du centre équestre. Les chevaux étaient de parades, il y avait compétition. On s’est arrêté pour les regarder… Ils étaient splendides et gracieux, ils trottaient élégamment les uns à la suite des autres, le poil luisant, bien brossés, la crinière peignée, bien coiffée, flottant d’obstacles en obstacles sous la direction de leur non moins élégant cavalier, admirés par de non moins élégants spectateurs… Ils paradaient sur le sol sablé, se laissaient contempler... Ils recevaient leur récompense avec indifférence, puis retournaient près de leur voiture, brossés à nouveau, s’abandonnant au soleil, paresseux et brillants… Crapaud a eu peur, il a gémi, on est reparti.
Et pas loin de toutes ces impressionnantes bêtes attachées à leur voiture, il y avait dans un pré deux poneys. Le premier était haut comme un petit chien, avec une grosse tête et de courtes pattes, la crinière et le poil noir, sale, en broussaille. Il courait, sautait, s’ébrouait dans tous les sens, foulant lourdement les milliers de pâquerettes, ridicule et adorable. Son copain, plus gris et un peu plus gros, hasardeux croisement d’une vache et d’un mouton, observait ces bonds désordonnés en broutant les pissenlits. De temps en temps il levait la tête et lâchait un drôle de hennissement vers les beaux veinards attachés et chouchoutés par leurs cavaliers.
C’est ces deux-là, qui s’en foutaient d’être admirés, que personne reluquait, qu’étaient pénards. Ils étaient chouettes.
Zut, j’ai jamais mon appareil photo quand il faut.