Parlez-moi de la pluie…
J’habite en ville. Jamais j’aurai cru ça, moi qui suis une grande amoureuse de la campagne, mais voilà on n’a pas eu le choix, pour commencer les grands achats un appartement est toujours moins cher qu’une maison. Et il faut voir le bon côté des choses c’est plus facile à entretenir … Ici on a deux chambres, une grande (hum, tout est relatif) pour papa et maman parce qu’ils sont grands et une petite pour Crapaud parce qu’il est petit et qu’il n’a pas encore appris à se plaindre. J’ai tout meublé à peu près comme je le voulais, enfin ce que j’ai pu parce que Prince Bougon pense avoir un goût infaillible en déco (re-hum) et je trouve ça plutôt joli.
On y est bien, sauf pendant les beaux jours où je suis malheureuse comme les pierres de ne pas pouvoir profiter d’un jardin et de calme, alors je suis - un peu - pénible (re-re-hum). Le printemps prochain m’entendra sûrement râler qu’il fait trop chaud sous les toits, qu’on ne peut pas profiter du beau temps et de l’air doux du dehors, que les conducteurs de mobylettes, scooters et autres deux roues à moteurs sont à jeter en prison pour tapage quand on a les fenêtres ouvertes pour profiter de l’air doux, que les conducteurs de voitures sont à jeter en prison pour pollution quand on veut profiter de l’air chaud… bref, je serai à nouveau insupportable et je me vengerai de toute une année de bougonnements du Prince en quelques mois.
Mais en ce moment ça va, je suis toujours la douce fée qu’il a épousé (HUMMM). Je revois cet appartement tel qu'il est en réalité: douillet et lumineux, avec vue sur les beaux arbres de la grande place c’est joli l'automne ils sont tout colorés et à Noël ils sont enguirlandés. Et dehors il y a de l’animation, comme ce type ce matin qui hurlait qu'une salope lui avait piqué ses clefs, et ce n’était pas moi je le jure, et que toutes mes voisines du 3ème âge se penchaient à leurs fenêtre en essayant de ne pas en avoir l'air... Les gendarmes sont venus avec leur fourgon bleu, c’était rigolo. Et j’ai un vendeur de journaux aussi en bas de chez moi. Je sais que si je vais le voir je connaitrai l’histoire du brailleur, tout se sait ici. Et y'a le boulanger, qui saura sûrement aussi. Et le pharmacien, chez qui il y a sûrement plein de petites vieilles qui papotent encore de la salope qu'a gardé les clefs, mais en terme plus choisis, enfin on se comprend... La vie est chouette dans mon quartier.
Jusqu’à ce que le printemps arrive. Là le monstre en moi ressortira du bois.
Nous n’y sommes pas encore, alors profitons des mauvais jours…
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