Plus tous ceux qui le veulent
L’an dernier à cette même époque j’avais un ventre tout
rond, et un bébé dedans. Et sur la place en face de chez moi, il y avait une
patinoire installée pour les fêtes de fin d'année. J’aime bien les patinoires, quand j’étais gamine j’adorais
faire du patin. Aujourd’hui que je suis plus (trop ?) vieille, j’ai peur
de me casser l’arrière train. De me retrouver les quatre fers en l’air devant
Dir. Trouduc responsable de l’installation. Comme je l’aime pas et qu’il le
sait, il me refilera sûrement des patins tout pourris.
Si je me suis fâchée avec Dir. Trouduc, c’est justement à cause de cette patinoire…
L’an dernier, comme dit plus haut, j’avais un beau ventre rond et pas de
travail. Je passais donc la plupart de mes après-midis à la maison. A l’époque
il n’y avait pas de double-vitrage chez nous. Et de la patinoire, toute la
journée à partir de 11h du matin jusqu’à 9 ou 10 heures du soir, tous-les-jours-de-la-semaine-même-le-dimanche-pendant-un-mois, me parvenait Nrgiiiii à
tue-tête. Et la chanson « Toi, + moi, + eux, + tous ceux qui… » était
très appréciée par les animateurs de cette radio en décembre 2008 : elle
passait au moins 20 fois par jour. A fond les ballons, comme si mes fenêtres
étaient grandes ouvertes ou que la radio était allumée (fort) chez moi. Tout le
mois de décembre j’ai eu cette chanson dans la tête. Je devenais folle. J’ai
beau habiter en centre ville et donc être consciente qu’un peu de bruit est
obligatoire, voire preuve de la bonne santé de la ville et de la bonne humeur
de ses habitants, Grégoire, JE POUVAIS PLUS.
Tant et si bien qu’au bout de 3 semaines j’ai pris mon courage à deux mains (je
déteste me faire remarquer) et je suis allée voir Dir. Trouduc pour lui
demander avec toutes les pincettes dont j’étais capable de baisser le son. Ou
de changer de radio au moins… Sauf que Dir. Trouduc était de très mauvais poil ce
matin-là et que je n’étais sûrement pas la première à lui demander, parce qu’il
a levé les yeux au ciel et a méchamment grondé. Le ton est monté. Pour une fois
je me suis aussi laissée aller à m’énerver moi aussi et on a fini par s’engueuler
comme des chiffonniers pendant un bon quart d’heure.
Depuis ce jour il est courtois, et moi aussi, mais on s’aime pas, c'est admis.
J’ai reçu une invitation pour aller patiner avec M. le Maire
ce soir.
Mais je me méfie… On peut piéger une patinoire ?
Toi, plus moi, plus eux, plus…, aaargh, me revoilà qui fredonne !